jeudi 26 février 2009

Maurice Fanon - Les communistes

Il semble qu'il n'existe pas d'enregistrement officiel de la chanson "Les communistes", de Maurice Fanon, que celui-ci chantait pourtant sur scène. C'est la raison pour laquelle je me permets de balancer sur le net, à qui voudra l'entendre bien sûr, et en espérant ne pas avoir de problèmes avec les marchands de chansons qui n'ont pas souhaité diffuser celle-ci, cet enregistrement saisi sur le vif, en septembre 1980 à l'Echaudoir, un petit café du nord parisien. Maurice Fanon m'avait autorisé à l'enregistrer. A la fin du concert il m'avait mis son numéro de téléphone en guise de dédicace sur un disque que je lui avais présenté. L'enregistrement est d'une qualité plus que médiocre, j'avais 19 ans et j'avais juste posé devant moi le magnétophone dont modestement je disposais. Mais cela permettra de donner une petite idée à ceux qui de cette chanson ne connaissent que les paroles. Et puis que diable, les enregistrements publics de Fanon ne courent pas non plus les rues, et qu'importe la qualité technique à qui connaît de toute façon les textes par coeur, si l'enregistrement est porteur de feeling... Dans le récital, la chanson se situait juste après "Et si le diable", et Maurice Fanon enchaînait avec l'Echarpe.

Il se peut, si l'on me chouchoute et si l'on exerce quelque pression sur moi, que je publie ici, peu à peu, l'intégrale du récital de ce soir là. Le temps passant, Fanon avait ajouté quelques couplets à "Tête de quoi". Et puis il disait "La chanson d'Irlande" qui, à ma connaissance, n'a été enregistrée que par Francesca Solleville. Il chantait les vieilles de la vieilles, celles que tout le monde attendait "Madame Seguin" et "Jean Marie de Pantin" et aussi quelques unes de son disque à venir ("Mon enfant", "Vincennes-Neuilly") et d'autres qu'il avait écrites pour Pia Colombo et jamais enregistré ("La maison devant la mer"). C'était la première fois que je le voyais sur scène. J'étais tellement bouleversé que je suis parti sans payer. Ce qui, honnêtement, m'a obligé à revenir. Il y avait dans l'assistance quelques couples de bourgeois assez mal à l'aise, surtout dans le long explicatif précédant et expliquant la genèse de "Le cheval gris". Ce soir là, Maurice Fanon était accompagné par un pianiste qui s'appelait Yves Choubert, ce qui lui avait aussi valu quelques commentaires de la part de Maurice et du maître des lieux Alain Cuniot.

(Photo: Guy Fasolato)

Jean Arnulf

A force de ne pas me tenir au courant de l'actualité, c'est aujourd'hui seulement que j'apprends le décès de Jean Arnulf, survenu il y a deux ans. C'est peu dire qu'Arnulf n'avait crevé ni les écrans ni les tympans. Ses disques s'étaient si peu vendus qu'un jour, ayant discuté avec lui par téléphone, il m'avait demandé, puisque j'avais quelques uns de ses enregistrements, de lui en faire une copie. J'étais passé les lui déposer, il n'était pas là, je les avais laissés sur son paillasson. Je ne l'ai donc jamais rencontré. C'est un des très grands mecs de la chanson française.
Sa femme, Martine Merri (qui a signé les paroles de "Points de vue"), a eu plus de succès que lui. Elle était en particulier la voix de Pimprenelle dans la série «Bonne nuit les petits».