mercredi 18 février 2009

Evadés

L'emprisonnement est non seulement inefficace mais il est, de plus, néfaste. Il enfonce dans l'anti-sociabilité celui dont la sociabilité n'était pas assurée. On n'est bien sûr aucunement obligé d'adhérer aux thèses de Foucault (Surveiller et punir, Gallimard, 1975), mais au moins la lecture de ce livre amène à se poser la question: finalement, emprisonner, pour quoi ? Solution de facilité. Fuite en avant. Il est tout de même curieux de constater que depuis deux siècles ceux qui nous poussent à être inventifs, novateurs, ceux qui exigent de nous des résultats se cloisonnent, en matière de "justice", à ce stéréotype: le cul de basse fosse. Pour quel résultat ? A l'heure où l'on s'apprête à exiger de la recherche qu'elle soit rentable, ne pourrait-on pas demander - et même exiger- de la justice qu'elle imagine autre chose que la répression pure et dure, dont on a, tous les jours et depuis des siècles, la preuve de son inefficacité ?