lundi 5 octobre 2009
Espillage
dimanche 4 octobre 2009
Gracias a la Diva
Flexible, souvent assise mais jamais immobile, elle avait le don de remplir les plus grandes scènes de sa présence et de sa danse mouvantes. Sa voix, tour à tour forte et douce, collait le frisson. Considérée comme une des plus grandes revisiteuses du folklore de son continent, elle a toujours mis son génie au service des jeunes auteurs compositeurs dont elle a fait connaître les chansons avant qu'ils ne deviennent célèbres. Généreuse autant que l'était sa voix, elle était surtout la voix de l'autre. La voix de l'indien, la voix du sans-terre, la voix du sans-voix. Merci.Couple: une couple, un couple
2° UNE COUPLE, UNE PAIRE. Une couple désignant deux choses qui ne sont unies qu'accidentellement, paire désigne deux choses qui vont ensemble par une nécessité d'usage, comme les bas, les souliers, ou une seule chose composée de deux parties ou pièces, comme des ciseaux, des lunettes, des pincettes. Une couple et une paire peuvent se dire aussi des animaux, mais la couple ne marque que le nombre et la paire y ajoute l'idée d'une association nécessaire pour une fin particulière. Un boucher achètera une couple de boeufs, c'est-à-dire deux. Un laboureur doit dire qu'il en achètera une paire, parce qu'il veut les atteler à la même charrue, BEAUZÉE.
samedi 3 octobre 2009
Quartier réservé
mardi 16 juin 2009
La maison devant la mer
lundi 13 avril 2009
Déménagement
vendredi 27 mars 2009
Le FN nous fera toujours rire
La nouvelle campagne du Front National est géniale. Elle se revendique de Jaurès. Vinguieu ! Lorque j'ai appris ça je sortais juste de ma voiture où grâce à France Info j'avais pu entendre Nicolas Sarkozy mobiliser ses troupes (400 mille euros aux frais du contribuable) en disant non à la pensée unique (formule qui si je ne me trompe avait été trouvée au début des années 90 par Ignacio Ramonet pour fustiger, justement, la pensée - si l'on peut parler de pensée- proto-sarkozienne). Après le Berlusconi franchouillard se réclamant de Ramonet, le Mussolini de la Trinité se réclamant de Jaurès... Ahhh. Quelle époque formidable nous vivons ! Je m'en sens tout regaillardi, d'autant plus que Raoul Villain, grand héros national comme le stipulent les minutes de son procès, où il fut acquité pour services rendus à la patrie, était, comme moi, rémois. "Ah la belle, ah la belle, ah la belle société"... Une petite coupe pour fêter ça ?mardi 24 mars 2009
Misère et fumier
Je tombe, en lisant Quelqu'un, de Robert Pinget (Minuit, 1965), sur cet emploi que j'ignorais du mot «misère»: «J'ai dû expliquer que j'avais renversé la misère et que je l'avais rempotée, on ne voit rien, regarde, à peine une petite branche de cassée, c'est comme avant.» (p. 156). Cet emploi est absent d'à peu près tous les dictionnaires (Robert, Littré, Académie); seul le Trésor de la Langue Française, dont j'ai déjà parlé ici, le mentionne: Plante herbacée vivace, à rameaux rampants et feuilles ovales de différentes couleurs. Les suspensions, vues de bas en haut, contiendront surtout des plantes retombantes (...) lierres, lobélias, bégonias et misères (Savoir tout faire au jardin, Paris, Sélection du Reader's Digest, 1980, p.25).
***
Deux autres curiosités, toujours chez Pinget: les emplois indirects de «aider» et «souhaiter». «Reber l'a accompagnée à la cuisine pour lui aider à éplucher les aubergines.» (p. 95). «L'autre lui demande ce qu'elle souhaitait de savoir.» (p. 124).
Voici ce qu'en dit le TLF:
Le verbe aider hésite entre le régime dir. et le régime indir. Certains grammairiens, dont l'Ac., estiment qu'à cette différence de constr. correspond une différence de signif. (aider qqn jouirait d'une plus large ext. et pourrait notamment servir à désigner une aide morale; aider à qqn ne pourrait exprimer qu'une aide matérielle ou phys. de caractère momentané). L'usage ne confirme guère cette distinction. En revanche, il y a lieu de souligner que la constr. aider à qqn, habituelle en a. fr. et fréq. dans la lang. class., est auj. très vieillie.
Souhaiter construit l'infinitif complément avec de ou sans préposition, indifféremment (...). Toutefois quand souhaiter a un objet indirect indiquant la personne à qui s'adresse le souhait, l'infinitif complément se construit toujours avec de`` (GREV. 1969, § 758, p. 700).
***
Aucune trace, en revanche, ni sur Internet ni dans aucun dictionnaire, d'un «mastoc» qui semble être une sorte de fauteuil: «Erard, quand il est là, somnole dans le mastoc [...].» (p. 162).
vendredi 13 mars 2009
Da ba dou di da ba dou di, da ba dou di a da doudou
On a beau feindre l'indifférence vis à vis des honneurs, cela fait tout de même plaisir de voir consacrés ceux de sa tribu. Ainsi Le Clézio recevant le prix Nobel, ainsi Jean-Loup Dabadie reçu à l'Académie Française. Scénariste culte des années 70 (Les choses de la vie, La gifle, Le sauvage, Une histoire simple, pour ne citer que les films que j'ai particulièrement savourés), il est surtout l'auteur d'une multitude de chansons parmi les plus magiques qui soient : Marienbad (Barbara), Ma préférence (Julien Clerc), L'addition (Yves Montand), Dans la maison vide (Michel Polnareff) et surtout de quelques uns des plus grands chefs d'oeuvre interprétés par Serge Reggiani: Le petit garçon, L'italien, Hôtel des voyageurs etc.lundi 9 mars 2009
Le Port Salut
étant des textes écrits par d'autres, mais celui-là même qui s'était déchiré les tripes en écrivant (homme délicieusement courtois, Debronckart disait les choses de façon moins brutale, mais il y avait de ça). Et je pense que ce n'est pas faux. Et il y avait un peu de ça dans ces lieux où se donnaient en spectacle, pour reprendre la formule consacrée, ces auteurs faméliques, souvent maudits.Nouvelle trouvaille
Ou comment dévoyer des ustensiles traditionnels pour faire des hot dogs de légumes avec un entonnoir, des tapas avec un vide-pomme, mouler des ogives de semoule (ou de ce qu'on veut) dans la partie creuse d'un presse-agrumes, de la polenta dans des moules à madeleines, faire des tagliatelles de galettes bretonnes avec un laminoir à pâtes etc. etc. Trop bien
jeudi 26 février 2009
Maurice Fanon - Les communistes
Il semble qu'il n'existe pas d'enregistrement officiel de la chanson "Les communistes", de Maurice Fanon, que celui-ci chantait pourtant sur scène. C'est la raison pour laquelle je me permets de balancer sur le net, à qui voudra l'entendre bien sûr, et en espérant ne pas avoir de problèmes avec les marchands de chansons qui n'ont pas souhaité diffuser celle-ci, cet enregistrement saisi sur le vif, en septembre 1980 à l'Echaudoir, un petit café du nord parisien. Maurice Fanon m'avait autorisé à l'enregistrer. A la fin du concert il m'avait mis son numéro de téléphone en guise de dédicace sur un disque que je lui avais présenté. L'enregistrement est d'une qualité plus que médiocre, j'avais 19 ans et j'avais juste posé devant moi le magnétophone dont modestement je disposais. Mais cela permettra de donner une petite idée à ceux qui de cette chanson ne connaissent que les paroles. Et puis que diable, les enregistrements publics de Fanon ne courent pas non plus les rues, et qu'importe la qualité technique à qui connaît de toute façon les textes par coeur, si l'enregistrement est porteur de feeling... Dans le récital, la chanson se situait juste après "Et si le diable", et Maurice Fanon enchaînait avec l'Echarpe.
Il se peut, si l'on me chouchoute et si l'on exerce quelque pression sur moi, que je publie ici, peu à peu, l'intégrale du récital de ce soir là. Le temps passant, Fanon avait ajouté quelques couplets à "Tête de quoi". Et puis il disait "La chanson d'Irlande" qui, à ma connaissance, n'a été enregistrée que par Francesca Solleville. Il chantait les vieilles de la vieilles, celles que tout le monde attendait "Madame Seguin" et "Jean Marie de Pantin" et aussi quelques unes de son disque à venir ("Mon enfant", "Vincennes-Neuilly") et d'autres qu'il avait écrites pour Pia Colombo et jamais enregistré ("La maison devant la mer"). C'était la première fois que je le voyais sur scène. J'étais tellement bouleversé que je suis parti sans payer. Ce qui, honnêtement, m'a obligé à revenir. Il y avait dans l'assistance quelques couples de bourgeois assez mal à l'aise, surtout dans le long explicatif précédant et expliquant la genèse de "Le cheval gris". Ce soir là, Maurice Fanon était accompagné par un pianiste qui s'appelait Yves Choubert, ce qui lui avait aussi valu quelques commentaires de la part de Maurice et du maître des lieux Alain Cuniot.
(Photo: Guy Fasolato)
Jean Arnulf
mercredi 25 février 2009
Dictionnaire et fétichisme
Jury "populaire"
Ca me rappelle une blague que j'aimais beaucoup, quand j'étais gamin. Ca se passe dans l'Alabama. Un type fauche un groupe d'enfants noirs sur un passage pour piétons. Le policier dresse le procès verbal: "A quelle vitesse allaient les enfants quand ils ont percuté votre automobile?".
jeudi 19 février 2009
On en apprend tous les jours
Petite promenade ce matin, à la recherche d'une info, et j'en ai finalement trouvé une autre: Pero, du fait qu'il provient du latin Per hoc (i.e. par conséquent), devrait logiquement être accentué sur la dernière syllabe: Peró. Ce qui est d'ailleurs, selon l'Académie espagnole, la prononciation catalane, italienne, judéo-espagnole, ainsi que dans l'espagnol parlé à Bilbao. J'adore ce genre de trucs. mercredi 18 février 2009
Evadés
mardi 17 février 2009
Le dipló
Je viens une fois de plus, comme chaque année depuis 20 ans, de renouveler mon abonnement au Monde Diplomatique. Or, le premier numéro que je reçois de mon nouvel abonnement contient une charge féroce contre la nouvelle vague où, de plus, Jean Seberg est nominalement montrée du doigt. Je ne doute pas du plaisir que ma compagne aura à lire cet article. Mais non mais non, les choses ne se passent pas du tout comme ça. C'est moi qui ai payé l'abonnement et j'entends bien qu'on n'y attaque pas mes idoles. Attention Halimi, s'il n'y a pas un rectificatif dès le prochain numéro, on rappelle Ramonet aux commandes. OK? On ne touche pas à Piccoli fumant le cigare dans sa baignoire, on ne touche pas au derrière de Bardot (sauf Gainsbourg, qui touchait à tout, dixit Birkin) et surtout on ne touche pas à Seberg. Ah non mais. Le Séguéla nouveau est arrivé
L'inénarrable Séguéla a encore frappé. «Tout le monde a une Rolex. Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie». On ne compte plus, il est vrai, les turpitudes de celui qui s'était fait connaître du grand public, au début des années 80, en "imaginant" pour François Mitterrand le slogan "La force tranquille". Quelle trouvaille. Quelle magnifique trouvaille. Et puis quelle honnêteté, surtout, de la part des deux compères Mitterrand/Séguéla. Car cette formule, ne l'avaient-ils pas empruntée à Léon Blum (ce qui est légitime), mais sans le dire (ce qui l'est beaucoup moins) ? «J'adjure, comme chef du gouvernement, de s'y engager avec cette force tranquille qui est la garantie de victoires nouvelles» (allocution radiodiffusée de léon Blum, le 5 juin 1936 à 12h30). Le document sonore était, il y a peu de temps encore, téléchargeable sur le site de Gallica, au même titre que d'autres merveilles, telles que "Le Pont Mirabeau" dit par Apollinaire lui-même. Il en a été retiré. Quand nous retirera-t-on Jacques Séguéla? En attendant, allons réécouter Apollinaire. Et puis tiens, un petit cadeau, mais juste parce que c'est vous:
(Pour les plus jeunes d'entre nous: le monsieur sur la photo, c'est Léon Blum, le salaud qui a piqué son chapeau à Mitterrand. En plus de son slogan.)
dimanche 15 février 2009
Michel Piccoli
Magnifique prestation de Michel Piccoli, vendredi à la Comédie, dans Minetti, de Thomas Bernhard. Le texte est superbe, avec ses redites, son ressassement litanique des mêmes obsessions - comme toujours chez Bernhard-, ses fugues et variations autour de Lear, d'Ensor, d'une carrière dont on est de moins en moins sûr, au fur et à mesure où la pièce se déroule, qu'elle n'a pas été rêvée. Il s'agit d'un presque monologue, les autres acteurs ne servant guère qu'à donner la réplique, souvent par des monosyllabes, à «l'artiste en vieil homme». Et Piccoli est magistral. Les commentaires, lus ça et là, sur ses défaillances, me laissent rêveur. A-t-on bien tous vu la même pièce?L'université des fainéants
jeudi 12 février 2009
Pleyel
Lu ce communiqué sur le site de la manufacture des pianos Pleyel:
mercredi 11 février 2009
Thiéfaine
J'ai découvert Thiéfaine sur le tard, en 1982, lorsque les radios ont bien voulu diffuser massivement les deux chansons phares de son cinquième album, qui restent pour moi des chansons fétiches: Loreleï Sebasto Cha et Les dingues et les paumés. J'avais 21 ans, un an de trop pour me prévaloir d'une certaine phrase de Paul Nizan, et c'était quand même bien, même si on n'a pas envie de repasser par là. Mais disons que depuis 1982 je suis accro à Thiéfaine, ses disques d'avant, ses disques d'après. Enregistrements publics, enregistrements studios. Son univers n'est pas le mien, mais il me fascine. Linguiste de formation, comment ne pas être abasourdi par ce fou "mort de désespoir dans un champ de labiales carnivores"? J'ai eu, à plusieurs reprises, l'occasion de le voir sur scène, mais cela ne m'intéresse pas. La part qu'il y a en moi de misanthropie me rend agoraphobe. Je n'aime pas les foules. Bien sûr, je ne regrette pas d'avoir assisté à des mega-concerts : la tournée d'adieux d'Yves Montand, Barbara à Pantin, Léo Ferré au pavillon Baltard, mais je préfère les petites salles. Je n'ai pas trop fréquenté l'Olympia, c'était cher quand j'étais étudiant, mais François Rauber, l'orchestrateur de Brel, me faisait signe quand il avait une invitation pour deux et que son épouse ne pouvait ou ne voulait pas l'accompagner. Mais j'étais, à l'époque, quasiment abonné à Bobino qui, sous un prétexte quelconque, me bombardait d'entrées gratuites. Et puis il y avait les fêtes de comités d'entreprise, etc. Je ne sais pas combien de fois j'ai vu Juliette Gréco Henri Tachan ou Mouloudji sur scène. Chaque fois le bonheur pur. Il n'empêche, je préférais les salles encore plus petites, les café-théâtres, où les Maurice Fanon, les Pierre Louki, les Jacques Debronckart, ou bien Cora Vaucaire, se présentaient sur une simple estrade.lundi 9 février 2009
Ricardo Menéndez Salmón
Il y a environ deux ans, Alain Mala, le courageux éditeur des éditions Cénomane, me donnait à lire Los caballos azules (Ediciones Trea, Gijón, 2005), recueil de nouvelles de Ricardo Menéndez Salmón, un jeune romancier espagnol né en 1971, et qui n'était alors publié que chez des petits éditeurs confidentiels. J'étais aussitôt subjugué par cette prose, à la fois rigoureuse et recherchée, au service (ou réciproquement) d'une technique narrative parfaite. La première nouvelle du recueil, qui lui donne son titre, en particulier, était géniale, on peut la lire ici. Il était difficile, alors, de se procurer ses livres et lors de mon voyage suivant en Espagne, je ne pus en trouver qu'un, son roman Los arrebatados (Ediciones Trea, Gijón, 2003). Depuis, Menéndez Salmón est devenu célèbre, ce qui n'est que justice. Actes Sud annonce sur son site une traduction à paraître et, selon son agent, Gallimard et Le Seuil seraient également sur les rangs. Je viens de terminer Gritar (Lengua de Trapo, Madrid, 2007), neuf nouvelles aussi percutantes que celles de Los caballos azules. dimanche 8 février 2009
Post scriptum
samedi 7 février 2009
Buchenwald mon amour
jeudi 5 février 2009
Bénabar et Leprest
12 très belles ballades, que j'aurais envie d'écrire avec un seul "l" tant j'aime m'y promener, pour la dernière livraison de Bénabar. Le disque débute fort avec une chanson entraînante sur un thème fort: "l'effet papillon" et "Allez". J'aime aussi beaucoup "Pas du tout", "A la campagne" et la chanson qui clôt l'album: "Infréquentable". Et puis également les trois dernières pages du livret, celles du "casting": batterie, guitares, cuivres, piano, contrebasse, trompette etc. Rendez-vous compte: un disque réalisé avec des VRAIS instruments. Très belles orchestrations, de la VRAIE musique, de la musique VRAIE.
Et puis Allain Leprest est revenu avec un nouveau disque, Quand auront fondu les banquises. Pas de véritable chanson phare parmi la nouvelle fournée, mais un continuum de bonheur, comme toujours. J'ai découvert Leprest en 1982: Juliette Gréco avait enregistré cette année-là une chanson de lui (musique de Ferrat), "le pull over". J'étais tombé sous le charme d'un style, la signature Leprest, qui par certains aspects n'était pas sans rappeler Fanon, qu'il ne se prive d'ailleurs pas de chanter à l'occasion. Peu médiatisé (sauf par Telerama, qui l'a toujours défendu), Allain Leprest a mené une double carrière: celle d'auteur (pour Francesca Solleville en particulier) et d'auteur-interprète. Trop de chansons à citer, trop de merveilles chez ce chanteur qui avait le don de laisser Nougaro sans voix. Dans ce dernier disque j'ai surtout aimé Nananère (merci pour le clin d'oeil à Brassens) et Qu'a dit le feu qu'elle a dit l'eau, mais qui était déjà dans son précédent disque. On leur dira, qui termine l'album, en plus d'être magnifique, bouleverse d'autant plus que c'est sans doute la chanson de l'album qui ressemble le plus à du Leprest. Rédiger ce petit commentaire m'a donnée envie d'aller revoir et réécouter quelques vieilleries. Nu, son extraordinaire SDF, et C'est peut-être, dont il existe aussi un enregistrement plus récent. Olivia Ruiz, Daniel Lavoie, Jacques Higelin, Loïc Lantoine, Sanseverino, Mon côté Punk, Michel Fugain, Nilda Fernández, Hervé Villard, Afnès Bihl, Jean Guidoni, Enzo Enzo, Jamait, Jehan et sa fille Fantine lui ont rendu hommage l'an dernier, avec un disque superbe: «Chez Leprest». Eduardo Manet
Rencontre hier soir avec Eduardo Manet, à l'occasion de la sortie de son dernier roman, La maîtresse du commandant Castro, publié chez Laffont. Agréable causerie au cours de laquelle Manet évoque sa naissance rocambolesque, son départ pour la France en 1951, son retour à Cuba une dizaine d'années plus tard, puis son retour en France. Il s'interroge sur les mécanismes de la fascination qu'exerce Castro. L'homme est détendu, amène, c'est -comme beaucoup d'écrivains latinoaméricains - un conteur. D'anecdote en anecdote, on voit passer à travers ses souvenirs des personnages importants -la mère d'Alejo Carpentier, qui fut sa prof de russe, et la première épouse du même Carpentier, qui fut sa prof de français, histoire de continuer dans le registre du rocambolesque. Castrosceptique sans être anti-castriste, Manet est mesuré dans ses propos, insiste sur les acquis de la Révolution, souligne ses divergences avec l'exil cubain. Il évoque Raúl Castro, qu'il a croisé sur les bancs de la fac, Elisabeth Burgos, Ernesto "Che" Guevara et quelques autres personnalités qu'il a rencontrées. Soirée sympa.mercredi 4 février 2009
Tit repas sympa du lundi soir
mardi 3 février 2009
Drouot
La chanson est impeccable. Il y en a peu de Barbara qui ne le soient pas. Chose troublante cependant, cet accord curieux du verbe "mettre", dont le participe passé aurait dû, en français de tous les jours, se terminer par un "s" et qui, liaison oblige, on ne peut le nier, pour Barbara se termine par un "t".
Lectures
Je continue à exploiter le fruit de mon passage à l'extraordinaire librairie L'herbe entre les dalle, installée dans ses nouveaux locaux de l'avenue de Rostov au Mans. Bambi Bar, d'Yves Ravey (Minuit, 2008). «Quand les gendarmes frappent chez Léon, à l'aube, ils prétendent enquêter sur la voiture qui a renversé une jeune fille à la sortie d'un dancing.Mais, très vite, leurs questions s'orientent sur les activités du Bambi Bar qui emploie cette jeune fille dans des conditions pour le moins louches et qui vient d
'engager Léon pour réparer la chaudière.» (4ème de couverture). J'ai beaucooup aimé. Pour en savoir plus, on peut visiter le site officiel des éditions de Minuit. De Tanguy Viel, j'ai lu Insoupçonnable (Minuit, 2006), que j'ai beaucoup aimé aussi. Il passe ses journées à fumer, elle est entraîneuse dans un bar de nuit, vide les cendriers chaque matin, en rentrant du boulot. Petite vie minable, mais un jour, ils en ont la certitude, cela va changer. Et cela change, en effet, le jour où un de ses clients la demande en mariage... lundi 2 février 2009
La Célestine
Petit raid à Paris pour voir La Célestine au Vingtième Théâtre. Une très grande liberté par rapport à la pièce de Fernando de Rojas. Certes, il fallait sabrer dans le texte, pour réduire à une heure trente un texte dont la représentation intégrale durerait plus de vingt heures. Mais était-il bien nécessaire de faire tuer Calixte par les sbires du père de Mélibée, au lieu d
e le faire bêtement tomber du haut de son mur, ainsi que l'a voulu Rojas ? Ceci étant dit, très beau spectacle. Mise en scène classique, excellente interprétation. Biyouna est une extraordinaire Célestine, ponctuant régulièrement son texte d'interjections en arabe qui ajoutent une pointe d'humour à ce que l'auteur a conçu comme une tragicomédie. Myriam Bella convainc dans son rôle de Mélibée, comme Céline Caussimon dans celui de la duègne et Luis Rego dans celui du valet Sempronio.samedi 31 janvier 2009
Le saucier
Nouvelle acquisition, que j'avais envie de tester. Et pour tester ce saucier, la meilleure manière de faire était de l'utiliser afin de préparer des sauces que manuellement je ne rate jamais, il faut dire qu'elles sont relativement basiques : la crème anglaise et la sauce béchamel. J'ai donc fait des choux, en reprenant pour la pâte à choux la bonne vieille recette de ma grand-mère. J'ai fait deux séries de choux, une sucrée, choux à la crême à la vanille, et une salée, choux à la Béchamel et au saumon (à napper de bisque de homard). Evaluation du saucier: c'est un peu plus long qu'à la main (avec QIR en bois et fouet) mais cela a l'avantage de travailler tout seul, sans risque de brûler et/ou attacher. On règle la température, on met les ingrédients et un bras articulé touille à votre place. Pendant ce temps-là, on peut faire autre chose. Car on a souvent autre chose à faire en même temps. Il est très rare qu'on ait à faire une sauce sans rien pour l'accompagner. De plus, cela libère un feu de la cuisinière. Prochaine mission pour la tite machine: essayer de faire des sauces que je rate quand je les fais à la main.jeudi 29 janvier 2009
Lectures
Je viens aussi de lire Trenes hacia Tokio (Lengua de Trapo, 2006), d'Alberto Olmos, un romancier espagnol né en 1975. J'ai beaucoup aimé. Un Espagnol perdu au Japon, où il enseigne l'anglais à des enfants de maternelle et passe le reste de son temps à fumer et regarder les filles en mini-jupe, en particulier dans les trains. Personnage un peu amorphe, qui plairait sans doute à Godard. Sans être absente, la trame narrative n'est pas primordiale, et ce qui est intéressant c'est qu'on est tellement captivé par ce qui n'est pas narratif que c'est en arrivant à la fin du livre qu'on découvre (ou redécouvre) qu'il y en avait une. J'ai bien aimé.Lectures
Deux textes érotiques de Marguerite Duras, datant du début des années 80: L'homme assis dans le couloir (Minuit, 1980) et La maladie de la mort (Minuit, 1982). Je n'ai pas du tout aimé le premier. Brève scène sado-maso, plus proche du porno que de ce qui pour moi s'apparente à l'érotisme. La relation sexuelle relatée m'y a semblé malsaine et j'ai eu horreur d
e la scène finale où le personnage masculin s'acharne sur le corps de sa partenaire. Ce n'est pas tout à fait aussi insupportable que du Bataille mais presque... En revanche (si l'on peut dire), j'ai bien aimé La maladie de la mort, sans doute plus soft. Un homme qui va mourir, une femme qui ne fait que passer, un rapport énigmatique, monnayé, et des draps qui sont - comme le suggère Duras dans ses suggestions de mise en scène - déjà une image de la mer. De la mer ou de la mort ? Pourquoi cette jeune femme passe-t-elle son temps à dormir ?
